Là où il m’envoie, j’irai !

Méditations spirituelles 03/08/2021

Kili Silafau | Adventist World | juillet – août

Novembre 2016. On m’invite à prendre la parole lors du camp-meeting des jeunes aux Samoa américaines qui se tiendra en décembre. J’habite à Sacramento, en Californie. La perspective d’un voyage d’évangélisation/vacances m’électrise ! Je suis impatient de gagner des âmes pour Jésus. J’ai voyagé tout au long de l’année pour diriger des réunions de réveil. Il s’agira donc de mon dernier voyage de l’année. Comme ce sera bientôt l’hiver, il me tarde de profiter du climat tropical du Pacifique Sud. Mes attentes pour ce voyage se résument simplement à accomplir la mission pour Jésus, à me détendre un peu, puis à rentrer chez moi pour planifier la nouvelle année. Mais Dieu a d’autres plans pour moi ! Après m’être acquitté de mon engagement d’orateur pour le camp-meeting aux côtés de trois de mes frères dans le ministère, et après avoir gagné plus de 60 âmes pour Jésus, on me demande si je pourrais être l’orateur principal pour les 10 jours de prière qui se tiendront dans la plus grande église adventiste des Samoa américaines. J’accepte, et dans un esprit de prière, je prêche chaque soir pour gagner un plus grand nombre d’âmes.

Lors de la troisième réunion, le directeur du district est présent. Il a aussi assisté aux deux premières réunions. Après la réunion, il m’approche et me demande si j’envisagerais de m’installer aux Samoa américaines pour y soutenir l’œuvre. Sa question me décontenance à un point tel que je ne réponds pas. Je ne fais que penser intérieurement : C’est un non catégorique ! Mais je reste détendu et courtois. Devant mon silence, il poursuit : « Pourquoi ne pas y réfléchir et prier là-dessus ? Je reviendrai plus tard pour connaître votre réponse. » J’accepte poliment puis retourne dans ma chambre. Pour moi, c’est décidé ! Même si je suis originaire des Samoa sur le plan ethnique, je me sens complètement américain. Je ne crois pas pouvoir m’intégrer. Je ne serai pas à ma place, et je devrai subir un changement culturel important. Quitter mon chez-moi en Californie pour m’établir dans ce tout petit point sur la carte ? C’est absolument hors de question !

Dieu a déjà beaucoup de pasteurs ici ; pourquoi aurait-on besoin de moi ? Je suis sûr que je vais décliner l’offre. Mais vers la fin des réunions, après avoir prié le Saint-Esprit de travailler dans mon cœur, j’accepte l’invitation. Étrange, non ? Qui quitterait les États-Unis pour venir sur une île située à des milliers de kilomètres de distance et où il ne connaît personne, simplement parce que Dieu l’a appelé ? Moi, je le fais.

Ainsi, le 22 septembre 2017, je déménage aux Samoa américaines. Au cours de ma première année, je me sens misérable, mais je me compose un visage serein. Je déteste ces îles. J’ai le mal du pays et suis tenté à plusieurs reprises de rentrer chez moi. Mais quelque chose me pousse à continuer de prier et à travailler dans la foi pour que mes sentiments changent. Je prêche et j’enseigne, certes, mais après coup, tout ce que j’ai à l’esprit, c’est : « Je veux rentrer chez moi ! » Je me pose souvent des questions sur Abraham. Comment a-t-il fait pour quitter son pays et tous ceux qu’il connaissait pour aller dans un pays étranger où Dieu l’appelait à aller ? Abraham devient soudain ma source d’inspiration, et Dieu me fortifie à travers son expérience.

Ça fait maintenant quatre ans que je suis ici. Mes sentiments ont complètement changé. J’aime beaucoup cet endroit ! Dieu savait que ça finirait comme ça. J’apprécie sa prescience qui m’appelle pour que je puisse continuer à croître dans sa grâce. Bien qu’il y ait encore beaucoup de défis à relever et que le souvenir de mon chez-moi m’habite encore, Dieu me montre clairement que c’est là qu’il m’a appelé à aller.


Kili Silafau est né et a grandi à San Francisco, en Californie, dans une famille de sept enfants. Il sert le Seigneur aux Samoa américaines en tant que pasteur de l’Église adventiste anglaise Maranatha.