Ralentissons

Méditations spirituelles 18/08/2021

Par Linor de Kabbas | Revue Connectées, 1er trimestre 2020

Dans un monde tellement mouvementé, les foyers pastoraux sont également affectés. Papa travaille beaucoup et maintenant, maman travaille aussi hors de la maison et a beaucoup d’engagements ecclésiastiques. Tout va vite, le temps fait défaut, les enfants ont beaucoup de devoirs et d’activités extra-scolaires. Lors d’une discussion menée entre compagnons SIEMA, l’un des points les plus mentionnés était : le temps, il n’y a pas de temps ! Et je me suis demandé en silence comment le temps pourrait-il être suffisant si parfois nous voulons faire deux études ou si nous travaillons dans deux institutions, en plus d’être épouses et mères et d’assister à diverses églises ? La situation est si grave que les membres de la famille se séparent avant 6 heures et se réunissent à nouveau au bout de 10 heures. Ils ne mangent même pas ensemble ! Cette condition empêche le développement d’un attachement sain dans la famille et influence les mauvaises décisions que prennent les enfants dans le cadre de leur identité sexuelle ou de leur foi. Dans d’autres cas, c’est le lien matrimonial qui connait une rupture, et dans des cas extrêmes, cela se termine par un suicide. Pour qu’il y ait de la sécurité dans nos familles, il doit y prédominer le mot magique : Ralentir, qui ne signifie rien d’autre que réduire notre vitesse d’action de tous les jours.

POUR MIEUX EXPLIQUER CETTE IDÉE, JE PRÉSENTERAI L’EXEMPLE SUIVANT :

Selon les statistiques, au États Unis d’Amérique, de plus en plus de bébés ont des problèmes d’anxiété parce que culturellement, les gens y vivent à un rythme accéléré et cela a affecté aussi les pays latino-américains. Mais en Europe du Nord, c’est tout le contraire : dans les écoles, il y a des cours de cuisine où les élèves préparent des plats et invitent leurs camarades de la classe d’à côté à les déguster, ils apprennent à faire du vélo, ils mettent en scène des pièces de théâtres, etc. Et c’est ainsi qu’ils se préparent pour arriver à l’âge adulte, ils sont excellents en classe, en arts et dans la vie sociale. Il y a seulement 1% d’analphabétisme en Finlande, alors qu’aux États-Unis, c’est de 8% et en France, ce taux atteint 15% de la population, et il en va de même pour le taux de suicide.

IL FAUT RALENTIR ET SE DIVERTIR EN APPRENANT DE L’ART DE VIVRE.

Les enfants qui apprennent à résoudre leurs problèmes développent facilement une bonne estime de soi. C’est le cas des Finlandais qui, à l’âge de 15 ans, lors de l’exécution des tests de PISA, déterminés par l’UNESCO, obtiennent la médaille d’or, car ils ralentissent, dans la mesure du possible, le développement des enfants, en faisant en sorte que ces derniers cultivent suffisamment de confiance en eux-mêmes. Un enfant qui est éduqué ainsi, apprend et se développe facilement, il passe de bons moments d’apprentissage, rattrape rapidement tout retard possible et à 15 ans, il obtient la médaille d’or lors des évaluations et est heureux.

Au début de cette année, pendant la réunion de planification, j’éprouvais un grand plaisir à propos des idées novatrices et des stratégies à développer dans chaque département de l’église, mais je me suis angoissée quand je me suis rendu compte que l’exécution de chacun des objectifs nécessiterait beaucoup de temps. J’ai donc décidé de rentrer tranquillement à la maison. Plus détendue, j’ai pu mieux analyser les propositions et j’ai organisé diverses activités, en travaillant en collaboration avec les départements au sujet des besoins réels de chacune des églises. En outre, l’utilisation des forums de discussion pour la formation des enseignants a été d’une grande aide. Nous sommes des dirigeants spirituels de nos familles et du troupeau de l’église et nous devons apprendre à soustraire afin de pouvoir additionner, multiplier et diviser.

ASPECTS TOUCHANT LA FAMILLE PASTORALE :

Souvent, nous faisons face à des situations qui peuvent être traumatisantes pour un membre de la famille, situations telles que le déménagement, le changement de responsabilités, une grossesse non planifiée, un rappel à l’ordre, la maladie, la perte d’un être cher, le stress au travail, des problèmes financiers, la perte de biens, la rupture des liens d’amitié, entre autres, et à moins que nous apprenions à ralentir le pas et tisser un solide attachement familial, nous n’aurons pas le degré de résilience nécessaire pour demeurer unis et surmonter ces difficultés.

Conseils pour les adultes désireux de renforcer la résilience :

1. Rappelez-vous que vous êtes une personne, vous ne devez pas vous sacrifier pour autrui. Vous aidez les autres parce que c’est votre vocation, mais vous êtes une personne et si vous vous dépersonnalisez, vous sombrerez dans la dépression et vous ne serez pas en mesure de servir les autres. 50% des infirmières et psychologues souffrent de dépression due à l’épuisement professionnel.

2. Prenez le temps d’étudier la Bible dans le seul but d’avoir une relation personnelle avec Dieu.

3. Pratiquez le culte familial tous les jours.

4. Prenez le temps de vous reposer. Pratiquez quelque sport, l’art, le chant ou la musique. Ces activités contribueront à contrer les effets néfastes du mode de vie sédentaire et l’épuisement mental qui sont liés aux activités du pasteur et bien des fois, à celles de sa femme.

5. Consacrez du temps à partager en famille. Lisez ensemble, raconter des blagues, des anecdotes ; participez à des célébrations, jouez sur le sol ou sur le gazon, allez à la plage, à la rivière ou à la montagne.

6. Dès lors que nous avons des enfants en bas âge, il vaut la peine de ralentir les ambitions personnelles et de consacrer du temps précieux à développer en eux l’amour et les principes de Dieu. Il y aura toujours du temps pour étudier et travailler, mais l’enfance est une étape qui ne revient plus.

7. Apprenez à rire et profiter de la vie.

8. Si un problème survient, aussi grand qu’il puisse être, ne restez pas seule, ne vous isolez pas. Cela ne fait qu’aggraver la situation. Luttez contre vous-même si vous voulez vous isoler. Il faut en parler aux personnes en qui vous avez confiance : le conjoint, l’ami, la mère, un pasteur ou un professionnel.

9. En guérissant du traumatisme, pratiquez l’altruisme : faire quelque chose au profit d’une autre.

10. Rappelez-vous que c’est la carence qui incite à la créativité.

« Que reste-t-il à celui qui travaille de la peine qu’il prend ? J’ai vu le souci que Dieu donne aux humains comme moyen d’humiliation. Tout ce qu’il a fait est beau en son temps, et même il a mis dans leur cœur (la pensée de) l’éternité, bien que l’homme ne puisse pas saisir l’œuvre que Dieu a faite, du commencement jusqu’à la fin. J’ai reconnu qu’il n’y a rien de bon pour lui sinon de se réjouir et de faire ce qui est bon pendant sa vie ; et aussi que pour tout homme, manger, boire et voir ce qui est bon au milieu de tout son travail, est un don de Dieu. J’ai reconnu que tout ce que Dieu fait dure à toujours, il n’y a rien à y ajouter et rien à en retrancher. Dieu agit (ainsi) afin qu’on ait de la crainte en sa présence. Ce qui est a déjà existé et ce qui existera est déjà là, Dieu ramène ce qui a disparu ». (Ecclésiaste 3.9 à 15)