Le secret de la joie

Méditations spirituelles 09/05/2021

Ted N. C. Wilson | Adventist World Avril 2021

La nuit est sombre, et le sol en pierre, froid. On jette les prisonniers enchaînés dans la partie la plus profonde et la plus sombre de la prison. On met leurs pieds nus dans les fers. Le corps de ces hommes, qu’on vient de battre de verges, saigne. Peu à peu, les yeux des deux prisonniers s’adaptent à l’environnement obscur de la prison intérieure.

Tout commença lorsque Paul et Silas, alors qu’ils se trouvaient à Philippes – une ville de la Macédoine – prêchaient l’Évangile. Une jeune fille possédée d’un démon se mit à les suivre, criant et semant le trouble partout où ils allaient. Excédé, Paul réprimanda le mauvais esprit par ces paroles : « Je t’ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d’elle. Et il sortit à l’heure même. Les maîtres de la servante, voyant disparaître l’espoir de leur gain, se saisirent de Paul et de Silas, et les traînèrent sur la place publique devant les magistrats. » (Ac 16.18,19)

Il n’y eut pas de procès ; seulement une foule en délire, des mensonges, et des fonctionnaires corrompus. Mus par la cupidité et la jalousie, les maîtres de cette jeune esclave tournèrent leur colère contre les deux missionnaires qui venaient de libérer la pauvre jeune femme d’une vie de possession démoniaque et de servitude.

Allongés sur le sol, meurtris et ensanglantés, Paul et Silas se plaignent-ils de leurs terribles circonstances et de leur traitement manifestement injuste ? Non ! Leur cœur est rempli de joie alors qu’ils prient et chantent des cantiques à Dieu (Ac 16.25).

Ce n’est pas la première fois que nous voyons des disciples de Christ se réjouir dans l’épreuve ! Un jour, Pierre et d’autres apôtres témoignèrent avec audace devant le sanhédrin, composé du souverain sacrificateur « et [de] tous les anciens des fils d’Israël » (Ac 5.21). Le témoignage des disciples déboussola complètement les dirigeants. Ils devinrent furieux ! Sans l’intervention du vénérable Gamaliel, un docteur de la loi estimé de tout le peuple, les disciples auraient sans doute été tués sur le champ. Au lieu de cela, « ils les firent battre de verges, ils leur défendirent de parler au nom de Jésus, et ils les relâchèrent » (v. 40).

Comment réagirent les apôtres ?

Ils « se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus. Et chaque jour, dans le temple et dans les maisons, ils ne cessaient d’enseigner, et d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus-Christ. » (v. 41,42) L’apôtre Jacques exprime cette joie dans le premier chapitre de son épître.

« Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » (Jc 1.2-4)

NI PATIENCE, NI JOIE

En ce vendredi fatidique où leur Seigneur avait été crucifié, deux choses manquaient aux disciples :
la patience et la joie. Terrassés par le découragement, accablés jusqu’au plus profond de leur âme, le monde ne leur parut jamais aussi sombre. C’est qu’ils avaient oublié les paroles que Jésus leur avait adressées seule- ment quelques jours auparavant :

« Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens, qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le battront de verges, et le feront mourir ; et, trois jours après, il ressuscitera. » (Mc 10.33,34)

Après la résurrection, la joie revint lentement dans le cœur des apôtres. Lorsque les femmes sortirent du tombeau avec la nouvelle étonnante de la résurrection de Christ, ils « tinrent ces discours pour des rêveries, et ils ne crurent pas ces femmes » (Lc 24.11). Ce n’est que lorsqu’ils virent le Seigneur de leurs propres yeux qu’ils laissèrent la joie remplir leur cœur.

Jésus rappela doucement aux disciples son instruction précédente : « C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que s’accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes. » (v. 44)

Puis, il leur donna une étude biblique extraordinaire, leur ouvrant l’esprit, « afin qu’ils comprennent les Écritures » (v. 45). Il confirma leur mission de prêcher en son nom « à toutes les nations » (v. 47) et la promesse selon laquelle il leur enverrait une « puissance d’en haut » (v. 49).

Leur cœur brûlait au-dedans d’eux (v. 32) et continua de brûler de joie 40 jours plus tard, à l’ascension de Christ. Et « après l’avoir adoré, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie » (v. 52).

LE SECRET DE LA JOIE

La Bible nous enseigne le secret de la vraie joie. Une telle joie ne se trouve pas dans les sentiments ou les circonstances, lesquels peuvent changer d’un instant à l’autre, d’un jour à l’autre. Le psalmiste nous révèle où se trouve la seule joie réelle et durable :

« Je bénis l’Éternel, mon conseiller ; la nuit même mon cœur m’exhorte. J’ai constamment l’Éternel sous mes yeux ; quand il est à ma droite, je ne chancelle pas. […] Tu me feras connaître le sentier de la vie ; il y a d’abondantes joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite. » (Ps 16.7-11)

Ainsi, c’est dans la présence de Christ que se trouve la vraie joie ! Mais aujourd’hui, comment faire l’expérience de sa présence puisqu’il ne marche plus physiquement sur la terre ? Par ses paroles, telles que consignées dans la Bible, et par la communion avec lui dans la prière.

Après avoir instruit les disciples la nuit précédant sa crucifixion, Jésus leur dit : « Je vous ai dit ces choses,
afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. » (Jn 15.11) Des décennies plus tard, Jean, l’apôtre bien-aimé, souligna l’importance des Écritures dans sa première épître, « concernant la parole de vie […] – ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et nous écrivons ces choses, afin que notre joie soit parfaite. » (1 Jn 1.1-4) Quand on pense aux nombreux chagrins et épreuves que tant de gens ont subi dernièrement, on pourrait croire qu’il n’y a pas de quoi se réjouir. Mais en regardant à Christ ressuscité, en buvant chacune de ses précieuses paroles, en construisant notre espoir et notre but sur ses promesses, nous ferons, nous aussi, l’expérience de la joie dont parle l’apôtre Pierre :

« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flé- trir […]. C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable qui cependant est éprouvé par le feu, ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse, parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi. » (1 P 1.3-9)


Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.

    1 comments

  • | 21/06/2021 at 7:00 am

    Merci beaucoup très édifient